Des films pour être bouleversé par le portrait d’une époque

Fort de ses 9 récompenses entre 2016 et 2017, ce film franco-qatari a su charmer les spectateurs par la sincérité de son ton et le peps des actrices principales. On y suit les rêves d’ascension sociale nourris par la jeune Dounia qui, avec le soutien et les encouragements de sa meilleure amie Maimouna, finit par travailler pour la dealeuse la plus influente de Montreuil, Rebecca. « Ni moralisateur, ni revendicateur » (Abus de Ciné), ce film oscillant entre comédie et polar dresse un portrait authentique et haut en couleurs de deux adolescentes en quête d’émancipation.

Lou, 13 ans, se lie d’amitié avec une Nora, dite No, une jeune SDF à peine majeure, interviewée dans le cadre d’un exposé pour le lycée. Bien décidée à aider sa nouvelle amie, l’écolière négocie avec ses parents pour héberger la sans-abri. Mais le tempérament et les agissements de la jeune femme ne seront pas sans compliquer cette amitié naissante… Adapté du bouleversant roman de Delphine de Vigan paru en 2007, ce long-métrage français aborde avec bienveillance et justesse un sujet de société peu exploité au cinéma : les difficultés que les SDF rencontrent au quotidien, et les obstacles que ceux-ci peuvent rencontrer dans leurs tentatives de réinsertion professionnelle et sociale.

Juno McGuff, 16 ans, tombe enceinte après avoir couché pour la première fois avec son petit ami Paulie. D’abord décidée à avorter, la jeune fille décide finalement de faire adopter son futur bébé par un couple sans enfants. Bien que le sujet principal de ce film soit on ne peut plus sérieux, « Juno » est un véritable bijou d’humour et de bienveillance, porté par des personnages aussi singuliers que touchants. Une comédie légère et pétillante récompensée par plus de 30 prix entre 2007 et 2009.

Fou amoureux de sa camarade de classe Lydia, une jeune fille pétillante passionnée de théâtre, Krimo décide d’intégrer la troupe du lycée dans l’espoir de la séduire. Le jeune homme doit alors incarner Arlequin dans la pièce « Le Jeu de l’amour et du hasard », une comédie de Marivaux réalisée en 1730. En se glissant dans la peau de leurs personnages respectifs, les deux adolescents trouvent le moyen d’exprimer peu à peu leurs sentiments. Néanmoins, entre les jalousies, les rumeurs et les faux-semblants, cet amour naissant aura bien du mal à se concrétiser. Par le biais de cette romance en milieu scolaire, Abdellatif Kechiche questionne notre rapport aux autres et notre usage moderne du langage. Au flot de paroles ininterrompu des ados de banlieue répond en effet la langue littéraire du 18e siècle, avec laquelle Marivaux, près de 3 siècles avant nos jeunes héros, mettaient en lumière les tracas et bonheurs causés par l’amour.

Une famille, deux parents, trois enfants, cinq journées : « Le premier jour du reste de ta vie » retrace, dans une chronologie volontairement fragmentaire, le parcours des Duval, une famille ordinaire racontée en cinq jours décisifs. Une comédie humaine et authentique triplement primée aux Césars 2005, dans laquelle chacun et chacune se reconnaîtra.